
L'agriculture francilienne, un trésor régional
Contrairement aux idées reçues, l'Ile-de-France n'est pas seulement une terre urbaine et de citadins.
L’Ile-de-France est une terre historiquement agricole. Près de deux tiers des 1 300 communes de la région sont implantées en zone rurale et les surfaces agricoles représentent plus de 47% de son territoire. Aux portes des villes, de vastes étendues aux reliefs diversifiés voisinent plaines, vallées et champs à perte de vue. Ainsi la région dispose de terres les plus fertiles au monde. Grenier à blé de la France, elle est même la 4ème région exportatrice de produits agricoles de l'Hexagone.
Une filière céréalière de premier plan
Historiquement présente sur le territoire, la filière céréalière occupe plus de 64% de la surface agricole utile d’Ile-de-France. Au total, ce sont plus de 4 000 exploitations qui cultivent des céréales, dont la plupart sont orientées vers le blé tendre (2 millions de tonnes produites), suivies par l’orge (0.5 millions de tonnes), le maïs (0.4 millions de tonnes) et le blé dur.
Au fil des ans, la région s’est forgée une réputation autour de la production de blé de force, blé tendre à forte teneur en protéines, particulièrement recherché pour ses qualités en boulangerie. De là s’est construit un large réseau d’activités de première et seconde transformation. Aujourd’hui, l’Ile-de-France abrite 22 moulins, produisant plus de 15% du tonnage national de farine. Le secteur de la boulangerie y est particulièrement développé, industrielle comme artisanale. L’Ile-de-France compte plus de 3 600 boulangeries sur son territoire, commercialisant chaque année plus d’un milliard de baguettes. La fabrication de pains et pâtisseries n’est pas le seul débouché pour la filière céréalière. Le territoire abrite également brasseries, semoulerie, biscuiterie, usine de fabrication de pâtes… Tous métiers confondus, la filière céréalière régionale génère plus de 43 000 emplois.
Les blés d’IÎe-de- France jouissent d’une très bonne réputation au-delà des frontières. La qualité des terres franciliennes et le savoir-faire des agriculteurs en font une denrée particulièrement prisée. La filière Blé-farine-pain s'est depuis aussi structurée autour de Produit en île de France et du concept de la Baguette des Franciliens, une filière engagée 100% locale.
Tout pousse, se cultive, s'élève en Ile-de-France
Avec 569 000 hectares de terres cultivés et près de 11 000 actifs agricoles, répartis sur 5 000 exploitations dont près de 10% de bio couvrant l’ensemble du territoire régional, l’Ile-de-France est une région agricole et nourricière à part entière.
L’agriculture francilienne est essentiellement dédiée aux grandes cultures avec 80% de la Surface Agricole Utile (SAU), soit plus de 511 000 hectares. La production agricole, à dominante céréalière avec 64% de la SAU, compte également les cultures d’oléagineux (colza et tournesols) et de protéagineux (féveroles et pois) à hauteur de 18% de la SAU globale. La production de betterave même si elle est moindre, concerne néanmoins plus de 7% de la production globale.
Avec près de 5 000 hectares dédiés au maraichage et à l’arboriculture et plus de 400 exploitations spécialisées, l’Ile-de-France maintien une production agricole locale et garantit ainsi un approvisionnement en circuit court et qualité pour les consommateurs franciliens. Elle se distingue en occupant la première place de nombreuses cultures (Cresson, persil, salade, radis...)
L'île de France est également une terre d'élevage avec plus de 440 exploitations à son actif ainsi que des productions de grande qualité soumise à des cahiers des charges rigoureux en termes de traçabilité, de respect du bien-être animal et de préservation de l'environnement. L'élevage francilienne a une particularité. Il est souvent couplé avec une activité de culture céréalières. Un circuit court en termes d'alimentation dont bénéficie les animaux nourris principalement par les productions venant de la ferme. Depuis ces 2 dernières années, la filière se structure et a vu la naissance de marques spécifiques; l'Agneau des bergers d'île-de-France, Nos bovins d'île-de-France et Nos volailles d'île-de-France.
Enfin l’agriculture biologique ne cesse de se développer en Ile-de-France. La Région est même passée de la place de lanterne rouge au rang de première région de France en termes de conversions depuis quelques années. On compte ainsi près de 500 producteurs bio ( 43% en grandes cultures, 33% en maraîchage, 10% en polyculture élevage) et la dynamique régional de progression en bio s'est élevée à 25% en 2018 . Plus de 29 000 ha sont en bio ou en conversion en Ile-de-france.
Mangeons local avec nos agriculteurs et commerces de proximité
Comment se porte le circuit-court en Ile-de-France ? De mieux en mieux ! Les Franciliens plébiscitent en effet les produits des terroirs de leur région et de leurs producteurs et artisans des métiers de bouche.
De plus en plus les exploitations agricoles franciliennes proposent des points de vente, ont fait l'acquisition de distributeurs automatiques, sont présents, stands sur les marchés, réalisent des paniers...A cette réalité s'ajoute la forte présence d'un tissu commercial de proximité ( artisans et professionnels des métiers de bouche, restaurateurs...) qui distribuent ou valorisent les produits agricoles franciliens. Un savoir-faire d'excellence qui fait de la région une terre de gastronomie emblématique au patrimoine culinaire reconnu. A côtés de la quinzaine de cultures et productions identifiés par un label de qualité ( AOP/AOC/IGP...) comme le vin d'île-de-France, les bries de Meaux et de Melun...l'Île-de-France se distingue avec ses asperges, son cresson, sa menthe poivrée, son safran, ses poires, sa volaille, ses pâtisseries ( chouquettes, baguette, Paris Brest, Opéra...)sans parler de la moutarde de Meaux, de ses bières du gâtinais, du Vexin ou de la Brie, son miel, ses sucres d'orge de Moret sur loing ou coquelicot de Nemours.
Et si vous deveniez agriculteur/agricultrice ?
Pendant plusieurs jours au mois de février 2021, les Jeunes Agriculteurs ont sensibilisé le grand public à l'enjeu de l’installation des jeunes agriculteurs sur des exploitations durables sur le plan social, économique et environnementale.
Renouveler les générations est un défi majeur pour l’agriculture de demain. D’ici 2026, plus de 30 % des chefs d’exploitation atteindront l’âge de la retraite. Ce sont donc 1/5 des terres agricoles qui pourraient changer de main d’ici 5 ans.
Chaque année, près de 20 000 chefs d’exploitation cessent leur activité et seulement 10 000 à 15 000 candidats qui s'installent en agriculture.
Assurer le renouvellement des générations agricoles a été élevé en Île-de-France au rang de cause régionale. Plusieurs dispositifs et actions ont ainsi été mis en place pour orienter les jeunes vers les métiers de l'agriculture. La région compte en effet 27 établissements dispensant des formations agricoles. Sur les 8 000 élèves scolarisés dans l'ensemble de ces formations, 1 000 le sont dans 4 lycées de la région ( Saint-Germain-en-Laye, Brie-Comte-Robert, Chailly-en-Brie, Montreuil)
Pour résumer, l’agriculture francilienne c’est :
- 569 000 hectares de Surfaces Agricoles Utiles (SAU)
- Une SAU moyenne par exploitation de 112 hectares
- Une production à dominante céréalière couvrant 64% de la SAU francilienne soit 365 000 hectares
- 18% de la SAU consacrés à la culture des oléagineux et protéagineux
- Plus de 5 000 hectares dédiés au maraichage et à l’arboriculture
- 450 exploitations en Agriculture Biologique réparties sur 29 000 hectares, soit 5,2% de la SAU régionale
- ¼ des chefs d’exploitations ou co-exploitants sont des femmes
- Un potentiel de 12 millions de consommateurs répartis sur un territoire de 1,2 million d’hectares
- Deux AOP – Brie de Meaux et de Melun